Éthiopie - Right to play

Wuchale Woreda

 
 

Le projet se sert du pouvoir du sport et du jeu pour améliorer l’environnement scolaire des enfants. L'objectif est d’offrir aux enfants des activités d’apprentissage expérientiel, régulières et structurées, basées sur le jeu, et mettant l’accent sur des comportements sains et positifs. L'accent est également mis sur la formation des enseignants pour faciliter la mise en place de ces activités et favoriser des techniques interactives d’apprentissage dans leur classe.

Wuchale est un district de la région Oromia en Éthiopie. Le profil socioéconomique de ce district est caractérisé par l’agriculture, principalement la culture de céréales mais aussi par l’élevage d’animaux. Sa population est de 108 926 personnes. Les 18 ans et moins comptent pour 45 % de la population totale. L’accès aux services sociaux est inadéquat. L’insécurité alimentaire est aussi caractéristique de Wuchale. Bien que 91,7 % des enfants de cette région ait l’accès à l’éducation, d’importants enjeux liés à l’accès des filles à l’éducation demeurent.

Source : Fiche descriptive de Right To Play, Juillet 2014.

Je m’appelle Alemnesh Hailu. J’ai 14 ans. Je suis en 7e année à l'école de Abu Yifech que je fréquente depuis 7 ans. Je suis mes cours soit le matin soit l'après-midi selon la programmation scolaire. Au début, je n'aimais pas l'école. Mais grâce au jeu et au sport, je suis heureuse d'y aller car je peux apprendre et jouer en même temps. Mes matières préférées sont l'anglais et  l'amharique, la langue de mon pays. J’aime être avec ma camarade de classe Yewubnesh qui est un modèle pour moi. Mon rêve est de devenir docteur à Addis-Abeba pour prendre soin des personnes malades.

Ma mère s’appelle Emleset Gerawok, elle a 27 ans. Elle a quitté l'école primaire en classe de 6e année car elle a été enlevée et mariée de force. Son mari a demandé le divorce alors qu'elle était enceinte de moi. Puis, elle a eu trois garçons qui ont aujourd'hui 10 ans, 9 ans et 7 ans. Elle produit et vend de l'araké, une boisson locale, à la maison. Ma maman me soutient dans ma scolarité car elle souhaite me donner un autre avenir. Elle espère que je pourrai continuer à étudier et avoir la chance qu'elle n'a pas eue. Toutefois, elle demeure inquiète pour moi parce les mariages forcés sont courants dans notre communauté. Selon ses mots “Les analphabètes ne peuvent rien faire. L’éducation c’est la vie. » 

 
 

 
 

© Jean-François Lemire

 « Dans un pays où la jeune fille se lève à 5 h du matin pour aider sa mère à accomplir des tâches domestiques, où elle doit parfois marcher une heure pour se rendre à l'école, et une autre pour revenir à la maison, sans compter les heures d'études à la chandelle, vers 23 h. Dans un pays où, souvent, une adolescente devra se marier très jeune, ce projet est une occasion pour elle de retrouver sa jeunesse. Jouer et apprendre pour aspirer à une certaine autonomie. »

Jean-François Lemire